RECHERCHE

bio Garnier cray c

▪ Biographie

Officier de marine et explorateur français, né à Saint-Étienne le 25 juillet 1839. C’est à Montpellier où résidait son père, Alexandre Garnier, ancien officier de cavalerie légitimiste, qu’il a fait ses études. Entré à l’École navale en 1855, il en sort officier aspirant le 1er août 1857. Il effectue des voyages vers le Brésil et les mers du Sud puis il est nommé enseigne de vaisseau en novembre 1860 et attaché à l’état-major de l’amiral Charner. Il participe à l’expédition de Chine et à la prise de Pékin. De retour en France, on le retrouve élève de l’École de Tir de Vincennes. Il rejoint la Cochinchine (Vietnam sud) en 1863, affecté comme adjoint à l’inspecteur des affaires indigènes de Cholon, puis comme préfet de la ville. Il publie diverses analyses de la situation. Nommé lieutenant de vaisseau le 23 décembre 1865, il quitte Saïgon en juin 1866 pour remonter et explorer le Mékong. En 1867, il découvre les temples d’Angkor. Il est commandant en second de cette expédition qu’il a suscitée, et chargé notamment des travaux d’hydrographie et du tracé de la carte du voyage. Ce périple de deux ans, une des plus importantes explorations alors accomplies, qui révèle des mondes nouveaux extraordinaires, le rend illustre. Il y fait preuve à la fois de qualités de géographe, d’archéologue et d’ethnologue. Rentré en France fin 1868, il est chargé du Dépôt des cartes et plans de la Marine.

Son père pratiquait l’élevage du ver à soie à La Varenne, où il avait fait construire vers 1862 un pavillon, la « villa Saint-Joseph » située 14 avenue du Rond-Point (avenue Francis Garnier depuis 1879). Il était également président du conseil de fabrique de la paroisse Saint-Nicolas (1870-1874). C’est dans la villa de son père que Francis s’installe avec sa femme. Pendant la guerre de 1870, il est chef d’état-major du 8e secteur de Paris, dont il publiera un récit du siège. Après l’armistice, il retrouve avec plaisir la maison de La Varenne où il termine le récit de l’exploration du Mékong et rédige plusieurs ouvrages de vulgarisation et d’histoire sur l’Indochine. Il s’embarque à nouveau pour Saïgon en octobre 1872. De mai à juillet 1873, il explore le Yang Tseu Kiang avant d’être rappelé par l’amiral Dupré au Tonkin qui s’est soulevé. Avec 120 hommes, il s’empare de Hanoï défendue par 7 000 annamites puis de toutes les forteresses du delta, préparant le futur protectorat français. Mais le 21 décembre 1873, sans renforts, il est tué à coups de lance par des mercenaires chinois lors d’une embuscade sous les murs d’Hanoï, dans des conditions atroces qui seront largement médiatisées en France. L’émotion est immense. Mathématicien d’élite, brillant orateur, on le considérait comme une gloire de la Marine française et un futur amiral. Sa dépouille est transférée à Saïgon en 1875. C’est en 1905 qu’a été élevé à sa mémoire à Paris, près de la station Port-Royal, un monument dans le socle duquel ses cendres ont été enchâssées en 1987. Son inventaire après décès décrit dans la maison de La Varenne des malles de marins, des meubles exotiques dont un lit chinois sculpté, des costumes chinois en soie brochée, des cartes, quelques souvenirs des Indes et des ivoires d’éléphant, et révèle que l’explorateur était mort à 34 ans plus riche de gloire que de biens, ce qui amène sa veuve à renoncer à la succession. Dès 1864, ses récits d’explorations sur la Cochinchine, l’Indochine, le Cambodge et la Chine centrale, illustrés de gravures spectaculaires, ont fait rêver la jeunesse autant que les voyages extraordinaires de Jules Verne.

Pierre-Yves GRANDEMANGE et Pierre GILLON

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▪ Œuvres principales

  • La Cochinchine française (1864),
  • De la colonisation de la Cochinchine (1865),
  • Voyage d’exploration en Indochine (1869),
  • Chronique royale du Cambodge (1871),
  • Voyage dans la Chine centrale (1874),
  • De Paris au Tibet (1882).

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▪ Bibliographie et sources

  • Archives de la Société de Géographie, BNF (20 boîtes de manuscrits inédits, dont un dictionnaire cambodgien-laotien, journaux de bords, correspondance, etc.) ;
  • E. Petit, Francis Garnier, sa vie, ses voyages, ses œuvres, Paris, 1894 ;
  • Dictionnaire de bio-bibliographie générale de l’Indochine française, 1935 ;
  • Site http://ecole.nav.traditions.free.fr/ ;
  • Le Vieux Saint-Maur, n° 7, 1929, p. 56-57 et n° 33, 1954, p. 284-285 ;
  • J. Delefosse, Succession de Francis Garnier, Clio 94, n° 2, 1984, p. 16-18 ;
  • dossier de la Légion d’Honneur LH/1078/20.