▪ Biographie
Né à Marseille, fils d’un négociant alsacien qu’il n’a pas connu, il est élevé à Paris par son oncle Strauss et vit une adolescence agitée. Un moment instituteur, il s’installe à 20 ans comme commissaire-exportateur et fait commerce de produits divers avec sa Société nationale des inventions nouvelles et produits nouveaux qu’il installe rue Friedland et qu’administre son oncle. Il se révèle efficace et imaginatif. Son enrichissement lui permet de racheter en 1894 la Compagnie de fabrication française du nickel, dont les articles ménagers, trente ans avant l’invention de l’inox, connaissent le succès, puis la Société des tentures artistiques de Clichy deux ans plus tard, et le Comptoir des fonderies nouvelles en 1902. En 1903, il fonde au 8 avenue Anatole-France au Parc Saint-Maur la Compagnie de fabrication française du papier manufacturé et vient habiter 30 rue des Ailantes. Engagé dans les exposition internationales et coloniales où ses produits remportent cinq grands prix et quinze médailles d’or, il en devient l’un des organisateurs et conseillers du commerce extérieur de la France. Lancé dans la carrière politique dès 1893 au parti radical-socialiste, il est président du Comité républicain de Saint-Maur en 1914 et conseiller municipal dans la municipalité Marin en 1919. En 1922-1923, une altercation avec Émile Galtier à propos des tarifs du gaz se termine par une gifle administrée à Galtier par un collègue de Salomon Hirsch. Celui-ci poursuit sa carrière politique : tête de liste du cartel des gauches, il échoue devant Auguste Marin. Au parti radical et radical-socialiste, il entre au comité exécutif, préside diverses commissions et participe au Congrès annuel jusqu’en 1938, où ses épais favoris en font le personnage le plus pittoresque. De 1922 à 1929, il rédige La Dépêche de Saint-Maur, concurrent éphémère de L’Union régionale. Engagé dans diverses associations, particulièrement auprès des soldats ou des enfants, il est aussi administrateur de la Caisse des Écoles et président de la Mutualité scolaire. La Légion d’Honneur lui est accordée en 1933 sur intervention de Paul Painlevé après vingt-cinq ans de refus en raison de lettres de dénonciations antisémites. — Son fils Léon Hirsch dirige dans l’entre-deux-guerres, aux 204-206 boulevard de Créteil, une importante entreprise de béton armé, ciment et matériaux de construction, dont la faillite au début des années Vingt est jugée frauduleuse.
Pierre GILLON
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▪ Sources
- P. Gillon, Biographie de Salomon Hirsch, 2014, 12 p., Archives du Vieux Saint-Maur ;
- dossier Léonore n° LH/2441/19 ;
- G. Saouter, « Ce qui se passait à Saint-Maur en 1923 », Le Vieux Saint-Maur, n° 53, 1973, p. 190-196.